Persberichten - Deux Frenchies pour entrer dans l'histoire de la Nascar
Deux Frenchies pour entrer dans l'histoire de la Nascar
Depuis ses premiers tours de roue en Formule 3, à 18 ans, Arnaud Briand n'ambitionnait qu'une seule chose. Pouvoir se mêler, un jour, au rugueux peloton des courses de stock car. Cinq saisons plus tard, c'est chose faite. Il y a quelques jours, à Daytona, le jeune Parisien a été l'un des 43 pilotes à s'élancer dans la manche inaugurale de cette longue et tumultueuse compétition. Une première qui ne l'a pas déçu, bien au contraire. Au point que cette première a renforcé son envie de faire carrière dans cette discipline, aux côtés de son compatriote et ami Tristan Ewain.
Quel sentiment vous a animé lorsque vous avez entendu à Daytona le célèbre "Gentlemen, start your engine" qui lance traditionnellement la course ?
AB : "Une émotion intense. Même si c'est difficile ces derniers temps de savourer pleinement de tels moments, en raison des événements tragiques et révoltant qui se sont déroulés à Paris, le show must go on comme on dit ici et la vie doit reprendre le dessus. C'est aussi pour cela qu'on vit, pour profiter de tels instants. Quand j'étais jeune, je regardais à la télévision les Dale Earnhardt, Bill Elliott, Richard Petty, Rusty Wallace ou Darrell Waltrip en découdre au volant de ses V8, portière contre portière. Je suis heureux aujourd'hui d'avoir l'occasion de rouler dans leurs pas."
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans cette discipline ?
AB : « Avant tout, la stratégie. J’aime gérer ces courses en peloton. Ca n’a rien d’évident pourtant. Cela nécessite beaucoup de réflexion, de travail et, bien sûr, de réussite aussi. Mais, déjà, lors de mes deux saisons en Indy Junior International, ou lors des quick races, je me suis toujours avéré plus à l’aise sur les ovales. J’aime aussi cette discipline car, plus qu’ailleurs, vous dépendez beaucoup du travail de vos mécaniciens, lors des essais et des ravitaillements. C’est un vrai sport collectif ! ».
Le passage de la monoplace à la berline a-t-il été difficile ?
AB : « La saison passée, j’ai disputé beaucoup de courses en private cars, avec une Focus, une Fiesta, une McLaren et une Aygo pour essayer de me familiariser avec les courses de berline. Ce qui est fou avec la Nascar, c’est que malgré son gros V8, elle roule moins vite qu’une F3 à cause de ses 1450 kilos ! C’est bien plus lourd et plus physique. D’autant que les courses durent près de deux heures et demie ! On laisse beaucoup d’énergie et d’influx nerveux à chaque fois, mais c’est tout le charme de ces courses. »
Comment se sont déroulés vos débuts ?
AB : « Après des débuts difficiles à Daytona, où j’ai fini 13e avec une voiture endommagée à plus de 50%, j’ai touché le fond lors des essais à Phoenix où mon moteur m’a lâché et je me suis retrouvé 21e sur la grille ! Avec mon manager, on a commencé à se poser des questions… Et puis on s’est retroussé les manches et j’ai réussi une remontée de folie en course, ponctuée par la 6e place, devant Tristan (Ewain). Et aujourd’hui, à Las Vegas, je confirme en terminant 5e, devant Tristan encore. Mon but actuellement est surtout d’emmagasiner le maximum d’informations pour les prochaines saisons, mais j’espère bien finir ce championnat dans le top ten final. »
Heureux d’avoir retrouvé Tristan Ewain ?
AB : « Bien sûr… Tristan avait fait le choix dès la saison passée de venir en Nascar. Avec mon manager, nous voulions disputer une dernière saison en monoplace avant de nous lancer en Nascar. Avec Tristan, nous sommes proches en termes de compétitivité et de rapports humains. Nous sommes les deux Frenchies du peloton ! Tristan n’a pas été avare en conseils lors de ma venue. Nous échangeons beaucoup et nous nous encourageons beaucoup. Cela nous motive et nous permet de progresser plus vite. Ca fait longtemps qu’un Français n’a pas triomphé dans cette discipline. C’est notre défi. Et j’espère qu’on y parviendra tous les deux dans les saisons à venir. »