Comunicati Stampa - Le meilleur Chase de Kyle Busch à ce jour
Le meilleur Chase de Kyle Busch à ce jour
Concord, Caroline du Nord. Kyle Busch est prêt pour la bagarre. Avec ses lunettes protectrices et son masque, sa casquette de baseball tournée vers l’arrière, une arme rose et verte entre les mains, on l’a vu dans un stand de tir dégommer une cible de fortune. Avec une préparation minutieuse, la star de la Sprint Cup est prête à défier ses principaux adversaires.
« Le paintball est un excellent moyen de se mettre en jambes », a déclaré Kyle Busch en souriant. C’était un moment de détente – si l’on veut – pour annoncer la course de Charlotte le mois prochain. Busch a maintenant l’habitude d’être la cible d’attaques diverses, métaphoriquement parlant, que ce soit de la part des média quand il refuse de parler après une fin de course difficile, ou de la part des fans impatients de voir un tel talent récompensé par un titre de champion. N’y pensons plus ; Busch doit encore finir au moins une fois premier s’il veut avoir ses chances, or il n’a auparavant remporté qu’une course sur les dix circuits concernés – celle de Phoenix lors de sa saison de rookie en 2005.
Oui, on peut dire que le pilote de Las Vegas est habitué aux gestes inconvenants, aux accusations et autres insultes. Les rapports entre Busch et les média étaient le plus souvent tumultueux, mais les explosions post-courses sont désormais assez rares. Quant à faire des étincelles dans le Chase, il s’y emploie, comme le prouvent les deux premières courses des playoff qui l’ont laissé 14 points derrière le leader Matt Kenseth, son coéquipier au sein de la Joe Gibbs Racing. Kenseth est donc le seul à l’avoir battu ces deux dernières semaines.
« J’étais en colère après chacune de ces courses », a déclaré Busch. « Après Chicago, parce que j’avais l’impression d’avoir perdu. Mais j’ai regardé la vidéo, et manifestement je ne pouvais rien faire de plus. Si l’on n’a pas gagné à Chicago, c’est à cause des circonstances. À Louden, si j’étais énervé, c’est parce qu’on finissait deuxième deux semaines d’affilée, en plus derrière le même type, que ce soit mon coéquipier Matt Kenseth, Jimmie Johnson ou n’importe quel pilote du Chase. Si ce n’est pas l’un des douze, ça me dérange moins... Mais la journée aurait pu être pire, et on n’a pas trop perdu de terrain. »
Il est difficile de comprendre pourquoi Busch n’a jamais remporté de course sur ces circuits pendant les playoff alors qu’il était qualifié. Voilà un pilote qui s’est six fois placé parmi les douze susceptibles de remporter le titre, qui a terminé 28 fois premier, et qui compte 12 de ces victoires sur des circuits qui font partie ou ont fait partie du Chase. Et pourtant, on se souvient plus de ces dix dernières courses pour des casses moteur ou des accidents qui l’ont empêché de terminer mieux que 5ème.
Aujourd’hui, malgré la frustration de voir la victoire lui échapper alors qu’il en est si près ces deux derniers week-ends, Busch est en train de faire le meilleur Chase de sa carrière. Nous serons ce dimanche sur le Dover International Speedway, où il compte deux victoires et une place de 4ème en juin dernier. Selon Dale Jarrett, Busch se prépare depuis un an pour ce grand moment – depuis qu’il a concédé trois points à Jeff Gordon sur le circuit de Richmond dans la saison régulière, échouant ainsi à se qualifier pour le Chase. « Aussi décevant que soit pour eux leur échec de l’an dernier... je crois vraiment que ça a fait du bien à l’équipe, et que Busch n’en est devenu que meilleur pilote », a déclaré Jarrett, champion de NASCAR 1999, intronisé au Hall of Fame en 2014, et actuellement analyste pour ESPN. « Je ne parle pas de talent, mais de maturité et de gestion de course. Très souvent, c’est aussi important que les capacités physiques. »
Quant à Busch, il se concentre sur la semaine suivante. « Il reste encore huit courses, tout peut arriver. » Il n’oublie pas qu’en 2010, alors qu’il était troisième après les deux premières week-ends, pris dans un accident au Kansas et victime d’une casse moteur à Fontana, il n’a terminé que huitième. Il ne regarderait même pas le classement général, où l’on constate que Kenseth, Johnson et lui-même sont en train de prendre le large. « Les points ne m’intéresseront que quand je verrai le drapeau à damier à Miami. Je ne fais même pas attention. Je sais à quoi m’en tenir parce que les gens me tiennent informé... mais je préfèrerais ne pas savoir et passer à la course suivante, donner le meilleur et essayer de battre mes rivaux. »
Cependant les statistiques montrent qu’une victoire est indispensable. En 2005, Tony Stewart est devenu champion sans avoir remporté la moindre course dans le Chase, tout en ayant mené au classement durant neuf semaines ; il est seul dans ce cas. Tous les autres champions ont remporté au moins une course. Dans le Chase, les premières places à l’arrivée sont décisives comme on l’a vu pour Stewart en 2011 quand ses cinq victoires ont fait la différence avec Carl Edwards, les deux pilotes se trouvant à égalité au nombre de points. Même si Busch aimerait mettre fin à cette malédiction de huit années sans victoire dans le Chase, ce ne sera pas au détriment du résultat final. « J’ai l’impression que, si je pouvais terminer deuxième chaque course du Chase, j’aurais toutes mes chances de remporter le titre. Je ne sais pas si c’est très réaliste, mais jusque-là ça tient la route. J’ai terminé deuxième les deux fois. Si je veux décrocher ce titre, je dois remporter une course du Chase, cela ne fait aucun doute. Mais je ne me fais pas encore trop de souci. Bien sûr, les victoires sont capitales, parce que, si vous vous retrouvez à Miami, c’est ce qui fera la différence. Et Kenseth en a plus que moi. Peut-être que je me contente d’enregistrer mes deuxièmes places afin qu’elles soient comptabilisées quand je remporterai ma septième course et qu’on sera à égalité. Allez savoir. »
Sur ce, il remet son masque et ses lunettes de paintball et s’en va tirer sur une rangée de cibles. Derrière le volant, il pourrait garder cet esprit belliqueux durant ces huit dernières semaines. Quoi qu’il en soit, son sort est entre ses mains et il ne tient qu’à lui de faire le meilleur coup de sa carrière