Lehdistötiedotteet - Saison 13 - Arnaud Briand se tourne vers la série Arabic F3
Saison 13 - Arnaud Briand se tourne vers la série Arabic F3
Auréolé de son titre en F3 au Portugal l’an passé, Arnaud Briand a changé de continent et s’est engagé cette saison dans le championnat Arabic F3. Un passage dans l’échelon supérieur mûrement réfléchi qu’il aborde avec beaucoup d’ambition, malgré un premier week-end marqué d’emblée par la malchance à Yas Marina.
Arnaud, quelle désillusion ici pour l’ouverture de la saison à Yas Marina. Que s’est-il passé ?
AB : « Tout avait pourtant bien commencé, avec la pole position. Je pensais avoir brisé le signe indien qui me frappe toujours en début de championnat. Et bien j’ai été servi… Dans la première course, alors que je menais tranquillement l’épreuve avec huit secondes d’avance, le voyant de pression d’huile s’est allumé et j’ai dû me ranger sur le bas-côté… Tout fonctionnait pourtant à merveille, j’étais tranquillement en tête, avec le record du tour et puis patatra… Chaque année, je connais trois ou quatre pannes mécaniques dans la saison en 160 courses. Et là ça arrive au plus mauvais moment, alors que j’avais course gagnée ! ».
Et que s’est-il passé ensuite dans la course dominicale ?
AB : « En raison de cet abandon, je me suis retrouvé 27e sur la grille de départ… Et les choses ont mal débuté puisque je me suis fait harponner par trois pilotes différents dans les trois premiers tours… Ma voiture a été lourdement endommagée par trois fois. J’ai dû tenir la direction à bout de bras pour la conserver en piste tout en tentant de remonter au classement. Au final, j’arrive à la 9e place. En soit, c’est une belle performance, vu les circonstances, mais ça reste une position très pénalisante car, avec ces deux mauvaises manches, je me retrouve déjà avec 65 points de retard sur mes deux principaux concurrents italiens, Mesiti et Lavabo Jr. »
Qu’est-ce qui vous avait poussé à franchir le pas en Arabic serie cette saison plutôt que de rester au Portugal par exemple ?
AB : « Il y a eu plusieurs éléments. Tout d’abord le responsable de la filière Red Bull Vaillante, Alexandre de Montferrand, nous a dit de ne pas végéter dans les catégories nationales. Il a nous clairement incité à être plus ambitieux. Avec mon manager Nicolas Belia, nous avions envisagé trois choix. L’Asian Series, qui est une série principale de F3, ou alors les deux séries régionales que sont l’Arabic F3 et la Baltic F3. J’aurais bien aimé aller en Asian Series, mais cela nous a semblé trop prématuré car je ne connaissais que trois pistes sur les dix. Il m’a alors fallu choisir entre l’Arabic et la Baltic…»
Qu’est-ce qui a penché le plus dans la balance ?
AB : « Là encore, plusieurs choses. Tout d’abord, l’Arabic a été dominé par le Français Martin Segura l’an passé. C’est un ami de mon manager. Ils ont roulé ensemble il y a plusieurs saison dans le championnat de France de F3. Toute l’année nous avons suivi ses performances. Et comme j’avais roulé au moins une fois sur tous les circuits et que je connaissais la plupart des protagonistes, le choix s’est tout naturellement porté sur cette compétition. »
Apparemment, le choix le plus dur pour vous durant la trêve a été de choisir la monoplace avec laquelle vous alliez disputer ce championnat !
AB : « Ne m’en parlez pas ! On a passé des nuits à reprendre les circuits un par un, à regarder les chronos des uns et des autres, à les comparer aux miens quand c’était possible… Aucun pilote n’a jamais remporté ce championnat avec une Mygale à moteur VW. Les trois derniers championnats l’ont été par des Mygale-Honda et auparavant c’était soit des Lola-Renault, soit des Lola-Honda. Et le comble c’est que le vice-champion de l’an passé, Enzo Mesiti, qui avait perdu le titre avec une Mygale-VW, a choisi cette saison de la troquer pour une Mygale-Honda ! Mais on fait le pari de faire triompher pour la première fois la Mygale-VW. C’est audacieux, ça n’a jamais été fait, mais nous sommes convaincus que c’est le meilleur choix. En tout cas je l’espère sinon mon manager devra se raser la tête… C’est lui qui a tranché en faveur de ce choix technique et il m’a dit qu’il en assumerait toutes les conséquences, y compris celle d’y laisser tous ses cheveux ! »
Pourquoi ne pas avoir choisi la sécurité ?
AB : « Dans la vie, il faut savoir prendre des risques. C’est vrai que, contrairement à la saison dernière, et même si mes deux principaux rivaux sont plus âgés et plus expérimentés que moi, mes ambitions sont clairement affichées d’entrée. Je pars pour jouer le titre. Mais comme, justement, l’Italien Enzo Mesiti (23 ans) et le Français Pierre-Louis Werquin (22 ans) sont plus expérimentés, je dois compenser mon retard en optant pour un choix technique singulier. C’est vrai que la Mygale Honda sera nettement plus efficace sur les circuits rapides, mais ce sera à moi de limiter la casse dans ces moments délicats et d’exploiter au mieux l’avantage de ma monoplace plus performante sur les circuits plus sinueux. »
Vous semblez bien connaître la concurrence…
AB : « J’ai souvent eu l’occasion d’affronter par le passé Enzo Mesiti et je l’ai régulièrement devancé. Mais il connait bien les circuits de cette série et il aura donc un réel avantage. En plus il a démontré la saison passée qu’il savait gérer une saison en finissant à 19 reprises dans le top ten et à 18 reprises dans le top 5 en vingt courses ! Quant à Pierre-Louis Werquin, il a non seulement de l’expérience, mais il a également fait un choix technique différent en optant pour une Lola Honda. Ce qui implique, avec cette attribution de points très large qui récompense tous les pilotes et privilégie la régularité, qu’il va falloir savoir être patient et surtout savoir marquer des gros points lorsque notre machine ne nous permet pas intrinsèquement de jouer la victoire. »
Que pensez-vous des autres candidats au podium ?
AB : « Il y a trois pilotes que je ne connais pas du tout, à savoir Gonda, Duaij et Suvorov qui étaient déjà présents dans cette série la saison passée. Il y en a d’autres comme l’Italien Lavabo Jr et le Suisse Regazzoni que je connais davantage. Je les respecte tous les deux. Notamment Lavabo Jr qui est très rapide et il l’a démontré à Yas Marina ce week-end et le jeune Regazzoni qui est très prometteur. »
Qui redoutez-vous le plus finalement ?
AB : « Moi ! Et la malchance… Je n’ai plus le droit à l’erreur avec ce qui est survenu à Yas Marina. J’ai accusé le coup après mon abandon, je voulais tout envoyer balader… Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras. Ce genre d’incident est bénéfique en un sens, car il remet les idées en place. Il faut le garder à l’esprit pour conserver toute l’humilité nécessaire avant d’aborder une course. On ne sait jamais comment les choses vont évoluer ».