Lehdistötiedotteet - Des ambitions au Portugal pour Arnaud Briand
Des ambitions au Portugal pour Arnaud Briand
Après une première campagne en rookie series très enrichissante, Arnaud Briand a jeté son dévolu cette saison sur le championnat portugais de F3. Après mûre réflexion, le jeune Parisien a opté pour ce choix singulier, animé par l'envie de bien faire et peut-être même d'en faire un peu plus.
Arnaud, deux mots tout d'abord sur votre parcours en rookie series. Qu'en retenez-vous ? Le bonheur de vos six victoires et de votre 6e place finale ou l'aigreur de vos diverses désillusions qui ont enrayé votre progression ?
AB : "Je garde tout ! Le bon, qui est venu récompenser nos efforts, et le moins bon, qui nous a permis d'apprendre. L'histoire avait bien commencé, avec trois victoires consécutives lors des trois premières courses. Mais mon abandon à trois de l'arrivée alors que je dominai la quatrième manche, à cause d'un souci mécanique, m'a donné le ton. J'ai compris que je devrais composer avec la malchance... J'ai eu beaucoup de contrariétés lors des séances d'essais et cela m'a pénalisé dans la mise au point de mes set-ups et dans le déroulement de mes courses. Sans prendre de risques inconsidérés, j'ai payé cher cette poisse. Heureusement, j'ai obtenu cette 6e place finale que j'ai arraché au terme de la dernière course, pour un petit point !"
Pour quelles raisons avez-vous choisi de piloter au Portugal cette saison ?
AB : "Avec mon manager Nicolas Belia, on a examiné attentivement les différents championnats nationaux. Dans notre idée, il fallait trouver un championnat ouvert, pas du genre à être dominé par un vieux briscard, pour espérer poursuivre ma progression tout en essayant de viser régulièrement le podium voire la victoire. L'an passé, dans le cadre de la série Happy Racing, j'avais disputé plusieurs courses face à Coelho, qui dominait parallèlement le championnat du Portugal de F3. Et je l'avais battu à plusieurs reprises. Ca nous a rassuré sur mon potentiel. Et nous avons estimé que j'avais le niveau pour bien faire dans ce championnat lisutanien cette saison."
Un choix audacieux pourtant, car vous ne connaissez quasiment aucun circuit !
AB : "C'est vrai ! C'est un sacré pari.. Nous avons été à deux doigts de nous engager dans le championnat de France de F3. Mais nous en avons discuté avec Alexandre De Montferrand, qui s'occupe de la filière Red Bull Vaillante, et il nous a assuré de son soutien quelque soit notre choix. Donc, après avoir pesé tous les éléments, nous avons retenu le Portugal. Même si je n'ai jamais roulé sur trois des cinq circuits que nous allons emprunter !".
La saison a débuté timidement à Estoril. Que s'est-il passé ?
AB : "C'était affreux... Pourtant Estoril était l'un des deux circuits que je connaissais. J'y étais donc un peu plus serein. Mais ça a été le grand n'importe quoi aux essais... J'ai cru revivre les heures douloureuses des rookie series ! (Rire) J'ai bien réussi à arracher le 3e chrono aux qualifs, mais mes réglages pour la course étaient catastrophiques et j'ai fini 8e ! Pour la deuxième course, c'était guère mieux mais nous avions misé sur la venue du Pace Car et il est arrrivé ! J'ai sauvé la 3e place et conservé mes chances au championnat."
Et puis ce week-end, la victoire vous sourit !
AB : "Ca a été un week-end de rêve. Je signe la pole position avec une seconde d'avance sur les autres ! Je domine ensuite les deux courses et je les gagne. Mais le fait de ne pas avoir obtenu les deux records du tour démontre que j'ai construit mes deux succès sans avoir la meilleure voiture, donc en faisant preuve d'intelligence. Et je crois qu'il n'y a rien de plus plaisant de savoir qu'on gagne avec sa tête plutôt qu'avec ses jambes !".
Vous voilà à présent en "tête" du championnat justement. Cela change quoi dans votre stratégie pour l'avenir ?
AB : "Rien ! Il va se passer tellement de choses, tellement d'imprévus... J'appréhende certains circuits comme Jerez et Jarama. C'est vrai qu'on avait dès le départ l'ambition de gagner le titre. Lorsque vous battez régulièrement Coelho, le champion sortant, vous vous dites que vous pourriez vous aussi gagner le titre. Et puis il faut être ambitieux pour se motiver. Mais battre un pilote sur une ou deux courses et remporter un championnat, ça n'a rien à voir. Ca n'aura rien d'aisé. Il faudra avoir de la réussite. Lors des roookie series, j'ai été malheureux avec mes essais. C'est mon point faible. Si j'arrive à résoudre ce problème, je sais qu'on ne sera pas loin de vivre une belle saison. De toute façon, je n'ai que 19 ans. Je suis le plus jeune des prétendants au titre dans ce championnat. Donc je dois savoir être patient et privilégier les points plutôt que les podiums quand c'est nécessaire. Exactement comme je l'ai fait en fin de saison dernière pour arracher la 6e place dans les rookie series".
Comment voyez-vous les prochaines épreuves ?
AB : "Ca va être ardu... Vous savez, lorsque vous consultez la hiérarchie des pilotes engagés dans ce championnat, je ne suis que 13e sur le papier. Donc je ne suis qu'un outsider et pas le premier des outsiders ! Il y a eu trois vainqueurs différents sur ces quatre premières courses. C'est exactement ce que j'espérais. Diviser pour mieux régner comme l'on dit ! Ce que je redoute c'est de n'avoir qu'un seul et unique adversaire, comme Pedlo Ara par exemple. Il est très rapide et très ambitieux. Alors, à moi d'être régulier et modeste pour espérer briguer la couronne..."
A suivre...